Pourquoi nous n'utilisons pas de connecteurs plaqués Rhodium !

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Un petit peu de technique pour mieux comprendre. On parle beaucoup du Rhodium dans les milieux de la hi-fi car certaines marques ont basé leur stratégie commerciale sur ce métal présenté comme pouvant remplacer l'or pour revêtir les contacts des connecteurs. Notre position était de rester très neutre dans cette affaire jusqu'à ce que la forte offensive publicitaire nous oblige à nous expliquer. Voici en quelques ligne pourquoi nous n'utilisons pas de fiches en Rhodium.

Le Rhodium a été découvert par William Hyde Wollatson (Angleterre) en 1804. Son nom vient du grec Rhodon signifiant rose car certains dérivés du Rhodium ont une couleur rose.

De la même manière que l'or, il ne réagit pas à l'air au contraire du cuivre qui se combine avec le carbone (carbonate de cuivre vert) et à l'argent qui se combine avec le soufre pour former un sulfate d'argent (noir) : encore plus conducteur, mais c'est une autre histoire.

Il est utilisé dans les revêtements de connecteurs car il permet de protéger ceux-ci contre l'action de l'air à un moindre coût que l'or : globalement deux fois moins rare que celui-ci.

Cette protection, si elle conserve aux contacts un aspect non corrodé, n'est pas sans inconvénients électriques.
En effet le Rhodium est d'abord le plus mauvais conducteur et de loin des quatre métaux précités : 4,51 µ/ohm/cm contre 2,35 pour l'or, 1,67 pour le cuivre et 1,59 pour l'argent.

Il possède aussi une particularité spécifique qui le fait utiliser dans les sondes à thermocouple, c'est qu'il possède une électronégativité importante : 2,28 contre 2,4 pour l'or, 1,93 pour l'argent et 1,9 pour le cuivre. Cette électronégativité est la particularité d'un métal de conserver une tension de jonction au contact d'un autre métal proportionnelle à la température.

Ensuite ses performances de conduction de la chaleur sont de loin les plus médiocres : 150W m-1 K-1 contre 317 pour l'or, 401 pour le cuivre et 429 pour l'argent.

En substance, et hormis son importante électronégativité, le Rhodium risque de chauffer plus aux points de jonction selon l'intensité qui le traverse en raison de sa forte résistance et de sa moindre dissipation (plus de deux fois moins) de la chaleur que les autres métaux. De ce fait il risquera de faire souffrir beaucoup plus le métal avec lequel il sera en contact par une éventuelle élévation de température aux points de contacts.

Pour faire simple, dans une connexion à fort courant, le Rhodium sera un relativement médiocre contact en raison de sa mauvaise conductibilité. Même s'il ne s'altère pas sous l'effet de la chaleur qu'il provoquera par sa résistance, il risque d'imposer des contraintes thermiques supérieures au métal auprès duquel il sera en contact. Surtout si celui-ci est un alliage de cuivre que l'on trouve couramment dans les connecteurs électriques.

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